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Cela fait des mois que ce WE est marqué en gros sur le calendrier. Le premier marathon a déjà été que tout soit en ordre de fonctionnement :

IMG_7470--2--copie-1.jpg– Le batiment, et surtout l’espace R&D avec les produits à tester

– La station de Trail, les parcours ont été finalisés… la veille…

– Et que les courses des 3 jours soient bien ficelées pour les coureurs.

Le second est bien évidemment cette course que j’ai en grande partie tracée, avec ce concept sur 3 jours. Courir à domicile, tester le concept moi-même, et me confronter à ce tour d’horizon de sommets, c’est exaltant, et depuis le 1er jour je sais que sauf accident je serais au départ.

Premier succès : le plaisir des coureurs.

Que les coureurs adhèrent à notre concept et se soient fait plaisirs. Les retours de ces 3 jours ont été unanimes, le concept Station de Trail avec des ateliers techniques, un KM vertical, et les magnifiques sentiers de Chartreuse ont eu du succès. Des Belges, des Suisses, des Bretons, des Chtis pour venir inaugurer, ça fait plaisir.

Plus de 300 coureurs le samedi, 700 dossards en tout, excellent pour une première, malgré une météo capricieuse.

Deuxième succès : la réussite médiatique.

Le Monde, Le Parisien-Aujourd’hui en France, France-Info, RTL, France 2, France 3, double page Dauphiné, toute la presse spécialisée running, et j’en passe, je crois que nous avons inventé un concept porteur. Même Anne notre attaché de presse ne voyait pas un tel succès se profiler.

Notre volonté n’est pas « de faire un grand barnum du Trail », c’est avant tout de guider un large public de novoces du Trail à se lancer chez nous en les prenant par la main, et d’accueillir les fondus pour découvrir des parcours et des paysages techniques et aériens, le temps d’un WE, ou d’une semaine.

2-copie-2.jpgTroisième succès : ma bonne perf !

Premier jour : à bloc sur les ateliers techniques. J’aurais pu gagner quelques secondes en récupérant un peu plus, mais j’étais attendu pour un déjeuner avec la presse, et on a du intercaler France 3 entre les ateliers 5 et 6. (D’ailleurs le fait qu’ils filment mon départ sur le 6 m’a bien mis dans le rouge à faire la belle foulée qui va bien tant que la caméra est là… !). 4ème, bon résultat, et je découvrais aussi ces parcours tout frais. La fin de la journée avec l’inauguration n’aura été que du plaisir. Il y avait des personnalités et du gratin local, mais j’étais surtout ravi d’inaugurer avec un public de Trailers.

Deuxième jour : je perds pas mal de temps. Je craignais cette montée sèche, je ne l’avais d’ailleurs jamais faite en entier. Je craignais surtout de trop en laisser pour le lendemain que je savais terrible. Surtout, vu mon mal de mollet à Quaix en Chartreuse il y a 2 semaines qui m’avait suivi pendant 10 jours. Donc une montée en rythme, avec un frein à main mental bien serré. 50’02s pour moi, 3’30s derrière Christophe (LE SAUX), et loin derrière les 43’30s d’Augustin (GUIBERT), un Stéphanois que je connais bien et qui est rapide, je me dis que j’ai trop lâché, ou bien tout simplement que je n’ai pas encore la forme qui convient ! Avec les coefficients du Challenge, cela fait 15mn d’avance à Augustin, et 5’30s pour Christophe… Petite récup avec mes enfants et ceux de Claudie, nous avons tous fait le Kilomètre Vertical (je n’ai refait avec eux que les 100 derniers mètres en les rejoignant en voiture à la Scia).

1-copie-2.jpgTroisième jour : je suis calme, serein, et content d’être au départ. Mais je n’y crois pas. Franchement. Dans les 5ers à l’arrivée, je signerais… Il va falloir être fort, et la jouer à l’expérience. J’ai les jambes fraîches, aucune fatigue de la veille, j’opte pour un départ très rapide, je la joue au mental, pour que ceux qui ont un peu trop forcé la veille le paie d’entrée. Je suis repris dans le 1er col, et je suis même surpris de pouvoir passer avec les meilleurs au Col des Ayes. Ne jamais se mettre dans le rouge, penser à la globalité du parcours, il faut avant tout tenir ce parcours aux 4 terribles bosses, et être capable de courir jusqu’au bout. Les deux premiers s’échappent vers l’Eymeindra, les deux suivant reviennent, je fais ma course, dans trop en donner, sans lâcher prise. Je suis moins puissant en montée, et moins engagé en descente, mais je reste à vue dans Chamechaude. 6 minutes de retard et 4ème au Col de Porte, je signerais pour un podium au Challenge des 3 jours. La course va commencer, je sais que les crêtes entre la Pinéa et Le Charmand Som seront un premier juge de paix, pour ceux qui pourront encore relancer. Je reprends doucement Christophe qui peine de plus en plus en montée. Christophe a été généreux jusque là, à tout courir même les passages les plus raides, … mais il le paie progressivement. Je n’ai pas vu que j’ai doublé Augustin au ravito du Col de Porte, je pensais qu’il s’envolait vers une grande victoire, et je découvre au Charmand Som qu’il n’en est rien, puisque le 1er n’est plus qu’à une poignée de secondes, « dans un sal état »… Je le reprends dans les dalles.

Comme je le voyais venir, les crampes sont arrivées dans la descente. Je commence à les connaitre, et à savoir comment les gérer, depuis la même mésaventure au Nivolet-Revard 2009 qui ne m’avait pas empéché de l’emporter. Je paye aussi un manque d’hydratation, je croyais qu’il y avait un ravito à la bergerie du Charmand Som. Heureusement que c’est moi qui ait tracé . . . !)

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Alors je gère, et ce n’est pas facile dans cette descente technique boueuse et en dévers. Je reste souple, et je positive. Christophe fait l’effort de revenir, je crains qu’il me passe, mais reste derrière moi. Heureusement. Mais je pense qu’il devait aussi être limite à ce moment là… Arrivés sur la piste forestière, la magnifique vue sur le Monastère est secondée par la 25ème peignée (au moins) que nous nous mettons… Il double comme un malade, je suis, j’en remets une, etc…  J’ai du mal à suivre dans cette descente en faux plat, mais je sais qu’il faut que je m’accroche, ensuite il restera +600m, et je devrait être plus fort dans cette côte.

Enfin le dernier ravito, effectué express avec Claudie et mes enfants. Je regarde le raidillon qui s’annonce et que je connais bien. 5 minutes 30s de retard au Challenge, il reste 6km, ça va être compliqué… Je me lance à l’abordage, rapidement je lâche Christophe. Rapidement également je me retrouve avec deux barres dans les quadri, cette fois-ci avec les crampes ça passe ou ça casse… Je suis cette fois-ci dans le rouge depuis le début des 3 jours, et sur chaque relance je sais que j’ai quelques secondes à gagner ! Ca tire de partout, je ne lâche rien. Je n’y crois pas franchement, je sais que Christophe ne va rien lacher. Dans les descentes je relance en me disant qu’il va relancer plus que moi… 6 kilomètres, c’est à la fois long à tenir, et court pour reprendre plus de 5 minutes… Enfin la Chapelle, le village, je relance toujours a bloc, même si je concède une poignée de seconde pour finir avec ma fille Heïdi !

3-copie-2.jpgJe suis déjà très heureux, heureux de m’être fait plaisir sur ces 45km, heureux d’avoir su gérer cet effort, d’avoir dompté ces crêtes que je vois désormais tous les jours comme horizon. Le cerise sur le gâteau sera d’avoir repris 7mn à Christophe, et donc de l’emporter au Challenge pour ne poignée de secondes… Mais avec enormément de respect pour Christophe, un sacré guerrier, qui en mai s’est fait une course de 600 bornes en Australie et l’Annecime cle WE dernier…

Le reste de l’après-midi est idéal. Quelques photos des derniers au passage avec le Monastère en fond de carte postale, du soleil pour tous les arrivants, l’orage qui tombe 5mn après l’arrivée du dernier, on avait vraiment tout bien calculé ! (et bien fait de modifier la fin du parcours pour éviter … l’orage). Diots-crozets, une bonne fin de soirée avec des recettes aux plantes des moines de par ici…

Nous sommes désormais bien installés, la forme revient.

Ici en Chartreuse, tu peux avoir gagné 50 courses, si t’as pas gagné le Grand Duc t’a rien gagné… Cap sur le Grand Duc.

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