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Raidlight Hong-Kong Lantau 50K 2013

Hong-Kong, ville multifacettes

Je me fais un plaisir de retourner à cette course. Elle est à Hong-Kong, une ville exotique entre l’ancienne colonie britannique, la porte d’entrée de la Chine, et un melting-pot de nationalités expatriées, sous le soleil des tropiques. L’image habituelle de Hong-Kong est celle des buildings, de la finance, de la mégapole cosmopolite moderne et active comme une fourmilière. C’est bien la réalité déconcertante et grisante.

Mais le chapelet d’iles (et une partie sur le continent chinois), c’est aussi de vastes espaces naturels et montagneux culminants jusque 1.000m d’altitude, dans une végétation luxuriante, des chemins de randonnée, tout cela activement protégé par des parcs nationaux.

Le départ de la course se fait de la plage de Mui-Wo, sur l’ile de Lantau, à 30mn de Hong-Kong Central, par ferry. Et ce n’est absolument pas le stéréotype que l’on peut se faire de Hong-Kong… Ici c’est cocotiers, sable fin, et une nature sauvage et préservée. De façon étonnante, c’est aussi sur cette ile que l’on retrouve l’aéroport, Disneyland, la ville prototype ultramoderne de Discovery Bay, … Les iles et les villes sont reliées par de gigantesques ponts, tunnels, et le ferry est un moyen de locomotion quotidien et usuel pour tout le monde.

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Un Trail d’envergure internationale… aux saveurs françaises…

La base de départ montée sur la plage montre l’ambition de la course : devenir une course d’envergure internationale. Avec plus de 1.400 inscrits pour cette deuxième édition sur des parcours de 15km, 50km, et 100km, la course en prend le chemin. Déjà internationale par le melting-pot des nationalités d’expatriés de HK, mais aussi des Malaysiens, des Philippins, Japonais, Chinois, Népalais, Australiens, et une cinquantaine de français…

Les détails de l’organisation sont réglés par Pierre-Arnaud, Clément, et Sabrina, des français de Hong-Kong, et bons trailers également. Organisation française, sponsor français (Raidlight), la France se retrouve jusqu’aux ravitaillements où l’on retrouve plus de 300kg de fromage et de charcuterie arrivée de France par avion la veille.

Un Trail technique, varié, et tropical

Le terrain est relativement technique. 90% du parcours est composé de single tracks. Les montées et les descentes  sont raides, le plus souvent en escaliers avec des milliers de marches… Les chemins en balcon alternent le roulant et les portions pierreuses. Le Raidlight Lantau comporte aussi quelques portions plus sauvages sur des sentes peu fréquentées dans une végétation tropicale. La nature alterne luxuriance en bas de l’ile et vastes prairies herbeuses sur les sommets. Une particularité est de voir la mer presque tout le temps, avec en contrebas les buildings des villes, les plages et les villages de pécheurs, et les autres îles alentour.

Le mois de mars est « tempéré », c’est-à-dire qu’il ne fait que 30°C et que 85% d’humidité. Autant dire chaud et tropical. Les portions en altitude sont fraîches, mais le taux d’humidité reste présent. Pour faire simple, en 6 heures de course, j’ai bu 8 litres d’eau, sans uriner une seule fois…

Le départ du 50K et du 100K sont conjoints. Je pars prudemment, avec les premiers du 100K, Jeremy Ritcey le vainqueur du 50K de l’an passé, et le Népalais Samir Taming grand favoris. Je ne connais pas la première portion de course, et j’aimerais autant que possible ne pas faire de détours… Je me retrouve néanmoins en tête, et je passe le 1er sommet, Tiger Head, à 745m d’altitude avec juste un peu d’avance. La descente est très technique, et pas facile d’anticiper sur le petit single track recouvert de part et d’autres par de grandes herbes. Mes plaies au genoux* sont fouettées par ces grandes herbes, et ça me perturbe. (* : plaies dus à une chute la veille en ayant été effrayé par la rencontre inopinée avec un serpent…). Ça me perturbe, jusqu’à ce que je me ramasse de tout mon long, au ralenti, mais avec une petite entorse au poignet quand même. En bas de descente le favori du 50K me double, son nom est Stone, le meilleur Hongkongais actuellement, il est suivi d’un chinois du même Team. Une fois tout en bas au niveau de la mer et au 2ème ravito au km15, il faut remonter sur le sommet d’en face, le Sunset Peak, 850m d’altitude. J’ai déjà du perdre 2 litres d’eau, pourtant je bois, et j’y vais tranquillement.

Dans la montée vers le Sunset Peak, de longues montées d’escaliers sur plus de la moitié du dénivelé, je reprends la tête, mais les deux chinois sont toujours à vue derrière. Je m’efforce de ne pas trop en donner, je pense que mon corps se rappelle encore du coup de barre de l’an dernier. Dans la descente au CP3 (km25), Stone me repasse dans une série d’escaliers en descente. Le parcours devient plus cool jusqu’au 35ème km avec un long sentier balcon, c’est-à-dire petites montées et petites descentes… Je vois deux fois que Stone est à moins de 2 minutes, mais je reste cool. Il fait chaud, et j’ai la foulée plutôt lourde.

Au CP4, nous attaquons les 2 bosses du Chimawan, deux sommets de 250m très raides. A vue du 1er sommet je vois mon prédécesseur, mais aussi les premières petites crampes aux mollets et aux eschios… Je le double dans les hauts, il me reprend dans les descentes. Nous voilà ensemble alors qu’il reste 12km de plutôt roulant pour finir.

Nous sommes au bout de la péninsule du Chimawan. C’est très beau, il y a du soleil, on est au niveau de la mer : il fait chaud de chez chaud… Mon cher Stone s’arrête deux fois, puis revient. A l’arrivée il me dira que c’était des crampes. Nous sommes donc deux à jouer au poker menteur… Nous faisons 4 kilomètres comme cela, puis il me passe, j’essaye de tenir, mais ça ne dure pas longtemps.

Au même endroit que l’an dernier : explosion en vol ! ça ne va plus du tout, je titube, je me mets à marcher, puis je m’arrête deux minutes sur un rochers. Fatigué, je surventile, et j’ai la tête lourde. Je repars en marchant, mais pas mieux, je m’allonge 4 minutes sur le bord du chemin, sur le toit. Que c’est bon à ce moment là de s’allonger… Des fourmis envahissent le corps, le stress continu depuis 5 heures se dissipe et soulage. Difficile de se relevé avec un poignet foulé, un genoux égratigné, et des crampes dans les eschios. Ça ne va toujours pas, je ne panique pas, je m’allonge à nouveau. De toute façon, à 1km/heure, pour faire 8km, il me faudrait 8 heures. Alors autant récupérer… !!! le deuxième passe « ok, it’s ok… », quelques minutes encore. Je respire enfin calmement, et ça va mieux. Je sors mon Iphone, je mets un peu de musique, et puis faut y aller. Et alors que 15mn avant j’étais HS complet, ça va bien mieux après ces deux micro-siestes. Je suis revigoré, et rapidement je retrouve un rythme de course à peu près normal. J’en suis moi-même impressionné, et je suis bien décidé à rester sur le podium. Dernier ravito, tout va a peu près bien, les 5 derniers km sont roulants, mais mon euphorisme s’atténue quand même au fil des km. Je rallie l’arrivée correctement, mais l’accueillant chaise longue me verra un certain temps le temps de récupérer de tout cela.

Je finis donc 3ème, comme l’an dernier, dans le même temps.

« A part ce coup de calgon », j’étais en bien meilleure forme. A part un coup de chaud, je ne vois pas bien. J’ai bu tout ce que j’ai pu, plus de 8 litres, dont les ¾ de boisson énergétique, avec 8 gels, j’ai toujours temporisé dans mon effort. Peut-être ai-je fait quelques encablures un peu en sur-régime après avoir rejoint Stone au Chimawan ? Enfin je ne regrette pas, j’aurais au moins essayé. J’ai aussi certainement un peu payé ma chute de la veille, avec un genoux endolori difficile à plier qui m’a fait chuter puis gamberger un peu. Mon cerveau a aussi laissé un peu d’énergie à vérifier qu’il n’y avait pas de serpent à nouveau : et des racines qui ressemblent à des serpents : y’en a des centaines sur ces chemins…

Il m’a surtout manqué une connaissance du terrain, qui est toujours à l’avantage des locaux pour la gestion de l’effort et l’anticipation dans les descentes techniques. Et surtout j’aurais payé cette chaleur étouffante, à regarder les photos prises au 7ème kilomètre je suis déjà trempé le short dégoulinant, en étant parti pourtant vraiment cool-cool.

Enfin je ne regrette rien. Je suis ravis de cette place, chèrement acquise au 42ème kilomètre, mais très agréable dans l’ensemble.

Un trail de haut niveau en devenir

Ce Trail technique, varié, aux paysages sublimes, prend doucement une place majeure dans le calendrier asiatique et mondial. Il permet de découvrir l’exotisme de l’Asie, et toute la variété de Hong-Kong. Intégré au Raidlight Trail Trophy, il devrait séduire de plus en plus d’étrangers pour une destination facilement accessible.

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