Quel privilège de pouvoir courir la course que l’on organise, et de pouvoir en plus la gagner… Comme au Défi de l’Oisans, je dois ce privilège à la formidable équipe d’organisation qui peut se passer de moi le temps de la course (durant la course, je n’ai pas de responsabilité dans l’organigramme). Donc merci aux bénévoles de SMAG, Raidlight, Marlhes, Véranne, Saint-Régis, et de Raidlight pour me permettre ce privilège…

Le parcours était déjà bien pourvu en neige hier, avec plus de 30cm de neige dure, roulante et très verglacée par endroit. Puis la neige est tombée hier soir, 5cm, mais à l’horizontale. Et ce matin, le soleil était là, sur un paysage blanc de blanc, avec vue sur les Alpes et le Massif Central : extraordinaire. De quoi accueillir au mieux nos 1.200 hôtes du Raidlight Trail Trophy pour courir les 42km / 22km / 11km.

Normallement je n’ai rien à faire, mais je ne peux m’empécher de superviser les détails de la mise en place avant le départ. Tout se goupille à la minute, l’arche arrive en retard, mais est montée 3 minutes avant le départ…

Ma course :

Ma tactique de départ : attendre sagement la mi-course dans le groupe de tête.

Résultat : au premier kilomètre à la sortie de Marlhes j’ai pris la tête, et au sommet de la première bosse cinq cent mètres plus loin, j’ai 50 mètres d’avance… Qui m’aime me suive, mais personne ne veut partir avec moi. Alors allons-y quand même… Je n’attaque pas, je fais ma course, pour 42km, sans m’occuper des autres. Et je trouve ça bien d’être « tranquille » devant : premières congères je marche, puis je relance quand il faut, ralentit, marche, recours… comme je veux. J’imagine en groupe l’énervement, la bousculade à chaque congère, doubler dans le bazar…

Parce que pour moi, dans la neige, il ne faut surtout pas s’énerver, et savoir varier le rythme en fonction du terrain. Quelques congères sont sévères avec de la neige à mi-cuisse, je marche en posant bien les pieds dans ceux du gars qui a rebalisé une heure avant. Je ne pense pas laisser beaucoup de jus à « faire la trace » par cette méthode, les dix gars derrière n’auront pas bien mieux que moi.

Je prends du plaisir, j’y vais comme il faut, sans me mettre dans le rouge. Arrivent les bosses de Chaussitre, mon terrain d’entraînement. Montée en rythme. Grosses de grosses congères au sommet, premières pelles, ne pas s’énerver… Je reste dans le balisage, et je vois que le groupe derrière est sortie à quelques mètres de la trace et que ça va mieux pour eux, j’en fait de même (je me cantonnais à bien être dans le balisage pour ne pas faire mauvais genre sur « mon parcours »). Je gueule quand même sur un gars qui lui est carrément à 100 mètres plus à gauche de tout le monde, qui court comme un lapin, qui gratte tout le monde san honte,  et qui en plus va gratter 200 mètres du parcours au prochain virage… Et encore il répond à distance « qu’il ne peut pas savoir où il va »: et le balisage, et tout le monde dans la trace sauf lui, ça ne le dérange pas de gruger allègrement…

Enfin bon. Ca descends, ça remonte, ça patine un peu, mais ça avance sur cette neige assez « sèche »… Descente de Chaussitre, point d’eau, normalement après ça va rouler dans le sous-bois glacé : et non… dans le bois la neige a humidifié la croute de glace, et on passe au travers… Même les pistes roulantes de ski de fond… ne sont pas roulantes. La descente ira surement mieux : neige à mi-cuisse par endroit… Quand à la remontée et au passage « trappeur » ( 500 mètres hors chemin à travers la forêt), la neige est croutée, et ça enfonce à chaque pas… J’ai la forme, personne derrière mais ça n’avance pas bien vite.

Décision de raccourcir le parcours :

Au 25ème km, je regarde ma montre: il est déjà 12h30! on avait mis la barrière horaire au prochain ravito à 13h00 !!! Plus bas, je vois que certains bénévoles ont plié les gaules  vu le timing qui a deux heures de retard (on en a de toute la France), et je me rappelle aussi la météo qui doit tourner en fin d’après midi. Si la course continue pour 42km, on aura 25 classés, et 250 non classés… Si j’étais en dehors de la course, la décision de bifurquer vers l’arrivée serait clairement oui, je n’hésiterais pas une seconde.
Là le cas de conscience est que je suis en tête, et que ça peut être mal interprété ! Pourtant j’ai une bonne avance, j’ai fait la trace depuis le début, je suis frais parce que moi aussi j’ai géré jusque là pour 42km pour avoir du jus sur la boucle suivante qui devrait être « plus roulante ».

Mais je vois le bazar que cela a été la semaine dernière à Font-Romeu avec un maximum de non-classés. Le directeur de course n’est pas là, il gère la course des coureurs de tous les niveaux, et c’est bien comme cela que nous voyons les choses chez SMAG (je le préfère à St-Régis un peu plus tard pour gérer un rapratriement médical que sur l’avant de la course en permanence). Je sonde le chef de poste du ravito qui me dit qu’au point d’eau 10km derrière beaucoup étaient déjà épuisés. Son adjoint me dit que ce serait une sage décision, vu l’heure et le retard de deux heures. Personne ne veut prendre la décision : je la prends, je décide qu’il faut shunter la dernière boucle et rentrer directement.

Je rappelle mes motivations :

–          nous avons 2 heures de retard sur le planning à cause de la neige pourrie qui n’était pas prévisible puisque tombée hier soir de nuit, et qui a modifié toute la configuration depuis le balisage. (nous avons aussi repoussé le départ de 15 minutes suite aux conditions de route difficle pour rejoindre Marlhes ce matin).

–          cela engendrerait de mettre hors course les ¾ des coureurs

–          certains bénévoles n’ont pas la disponibilité de rester 3 ou 4 heures de plus que prévu (et oui, ce sont des bénévoles… Merci à eux d’être déjà là). Sans compter la non-disponibilité éventuelle de la sécurité civile, et du médecin.

–          La météo est incertaine en fin d’après-midi (voir le bulletin météo d’hier soir).

 

Alors je choisis avant tout la sécurité, et en second lieu la satisfaction du maximum de coureurs. J’ai ma conscience pour moi, et je laisse les « qu’en dira-t-on » de coté (de toute façon, qu’on fasse blanc ou noir, il y en a toujours pour donner des leçons stériles). Était-ce de ma responsabilité ? Je suis président de l’association organisatrice: en cas de problème ou d’accident, « on » (justice, gendarmerie) saura bien venir me trouver des responsabilités, donc je les prends en mon âme et conscience.

A l’arrivée, je questionne les coureurs dans les dix premiers, et je n’entends qu’un seul commentaire : sage décision… J’entends aussi  que chacun aurait géré sa course différemment s’ils avaient su. Oui moi aussi si j’avais su, mais j’ai vu et analysé cela au 25ème km. Aussi,  si on avait su que la neige avait tourné comme ça suite aux chutes d’hier soir, on aurait pris cette décision avant le départ.

En tout cas, même si la décision a été tardive, tous les coureurs ont fait la course sur un pied d’égalité sportive.

info ajoutée le 27/01 au message initial : info que j’ai eu ce matin au sujet de la sécurité : à 15h05, le médecin embauché sur la course a annoncé qu’il devait partir comme convenu (à 15h00), parce qu’il avait autre chose derrière. Il restait 1 concurrent sur le circuit qui est arrivé 5 minutes après.
En tant qu’organisateur (moi ou un autre), je n’aurais pas «  »aimé » » qu’il reste  50 ou 100 concurrents exténués dans la nature alors que le médecin partait, comme convenu dans son contrat).
L’arrivée victorieuse.

Reste cinq kilomètres en single track, les dépassements des concurrents du 22km sont un peu laborieux, pas facile dans la cote bien raide de dire « pardon excusez moi je souhaiterais vous doubler »… Je n’ai personne derrière, j’essaye de ne pas trop bousculer (je prie ceux que j’aurais bousculé de m’excuser). Je franchis donc la ligne en vainqueur. Content, comme après un bon travail d’accompli. Mais je n’ai pas encore le temps de savourer, l’organisateur reprends le dessus, superviser les classements, la remise des prix, la presse…
15h10 : le serre-file arrive avec les derniers, c’était l’horaire prévu.
16h30 : enfin la bière et la tartiflette !

Maintenant repos après cette « campagne hivernale », et cap sur l’ECO-Trail de Paris (80km avec arrivée au 1er étage de la Tour Eiffel). Après une dizaine de jours de récup, je prévois 6 semaines d’entrainement hybride 100km / Trail. Si le moteur est toujours là : motivation et plaisir.

Clas Nom Prénom temps
1 LAVAL Benoît 03:34:21.63
2 MAJEWSKI Alexandre 03:38:06.12
3 ANTOLINOS FABIEN 03:38:50.63
4 GUICHARD GILLES 03:38:58.57
5 BOUTES Fabrice 03:39:00.52
6 VIERDET Damien 03:39:52.96
7 PELISSIER FABIEN 03:40:53.30
8 JOUVANCE Stephane 03:40:56.24
9 BEUZEBOC Laurent 03:44:47.64
10 GAULT Emmanuel 03:45:31.14

23 Comments

  • ferlet yannick dit :

    Je suis pas un modèle de préparation, 50 bornes depuis la Sainté-Lyon mais je roule et je nage à côté (je suis pas pourri quoi) et franchement sur le 22 ça a morflé alors sage décision d’avoir raccourci le long, j’ai beaucoup pensé à vous sur le long et que des bonnes raisons de l’avoir diminué, bravo à tout le monde.

  • Pat dit :

    Un grand bravo !On doit se sentir fier de gagner « sa » course !De bien belles conditions, ça fait sacrèment envie !Au plaisirPat

  • lio dit :

    Probablement que raccourcir la course était la bonne décision… Il est quand même regrettable (et assez stupéfiant!!!) que la décision soit prise au dernier moment par le leader de la course…d’autant plus lors d’une manche du trail tour FFA. Le parti pris est évident. (même si après sa victoire au trail de serre chevalier, il a prouvé sa capacité à battre les meilleurs)Je me pose la question sur la légitimité qu’a un organisateur à courir sa propre course (quand il a des chances de la gagner).Et à prendre les points de la victoire dans ces conditions….

  • Benoit LAVAL dit :

    Réponse à Lio:1) quand on prend partie comme vous le faites, c’est mieux de signer sous som nom plutot que de se cacher derrière un pseudo. C’est plus clair pour tout le monde.2) vous savez ce que votre histoire de points FFA ont compté dans ma décision : NEANT, je n’y ai même pas pensé. Et oui, dans cette décision, c’est la sécurité de la course et des coureurs, et le TTN passe bien après cela. J’avais un max de paramètres à intégrer (voir mon texte), mais celui là, non, il n’est pas rentré en compte.Et qui est le premier frustré dans cette affaire, ne croyez vous pas que ce soit moi, qui dominait facilement et qui obtient une victoire mitigée ?Par contre, je constate que ces point FFA changent bien la mentalité des Trailers. Tout le monde m’a dit que c’était trop dur et long, mais le problème de raccourcir revient toujours à cette histoire de points FFA. Rien à voir, ce midi, je lisais que certains sponsors donnaient des primes aux coureurs de leur Team… sur ces courses du TTN…Le Trail change, il faut que je m’y fasse…Par contre, ça ne changera pas mon point de vue sur la sécurité.

  • Claude dit :

    Sportif « amateur » depuis plus de 35 ans, ayant eu des responsabilités au niveau départemental et régionale pendant plus de 20 ans, et ayant organisé pas mal de manifestations grand public (jusqu’à 13.000 participants), je ne peux que féliciter le comportement de l’organisateur. Je découvre la course à pied depuis septembre dernier seulement, à 51 ans, et plus particulièrement le trail. C’est une très belle discipline, ou pour moi l’essentiel est le plaisir et l’envie d’aller de l’avant.Je ne serais jamais dans les meilleurs, et Dieu merci, car je trouve très dommageable pour notre comportement que le résultat puisse venir transformer ainsi nos rapports. Le bonheur n’est pas dans le résultat, mais dans les sensations que nous éprouvons et le plaisir des rapports humains que nous pouvons avoir. Arrêtons de nous prendre la tête pour des idioties, regardons le plaisir que nous pouvons avoir, et la sécurité en est un élément important.Pour ma part, j’avoue que cette décision m’a permis de garder une grande satisfaction de cette journée. Car sinon j’aurai continué comme beaucoup jusqu’au bout des 42 km, mais avec une fatigue excessive qui aurait gâché mon plaisir certainement. Je ne suis pas parfait non plus, et mon but était avant tout d’aller au bout ! Dur de rester sage parfois ! Mais en tant qu’organisateur, je n’aurais pas hésité une seconde à prendre la même décision. La sagesse a prédominé, je vous approuve à 100%.Continuez ainsi, vous faites partie je pense de ceux qui permettront de garder une vraie valeur au Trail.Cordialement.

  • L. Taurin dit :

    Sage décision et pas facile à prendre ! Comme toute décision, elle s’expose aux critiques. Dans l’esprit du trail, c’est une bonne décision et le résultat est là : Aucun problème à l’arrivée. Celui qui ne court que pour les points et les primes peut rester sur la route, l’esprit du trail, c’est prendre une décision pour tous les trailers et non pas les 20 premiers. Bravo, benoit pour ta prise de décision et bravo pour ce début de saison ! Moi, j’étais sur le trail d’hiver du sancy et c’était chaud aussi coté neige mais magnifique ! 

  • lio dit :

    Par pitié, pas de blabla sur le trail c’était mieux avant… OUI il fallait raccourcir la course, mais un coureur (à la fois organisateur) ayant un minimum d’esprit sportif aurait attendu le groupe des poursuivants au lieu de finir tout seul en tête dans ces conditions.Et puis quand on fait un blog pour conter ses exploits, on s’expose aux jaloux et aux laches qui postent des commentaires anonymement (mais si ca peut vous rassurer je n’ai pas fait la course et on ne se connait pas)

  • Oliv dit :

    Punaise je suis bluffé! victoire, victoire et re-VICTOIRE et tu nous fais non seulement vivre les conditions de course mais aussi l’autre face cachée de la course que nous ne connaissons pas vraiment: l’organisation, les décisions, les responsabilités , rien de simple surtout quand on a a coeur ce que l’on fait. BRAVO!

  • margaritis cyril dit :

    bonsoirtres frustre de n avoir pas pu  faire au moins 5 heures de course sur un superbe parcours et une magnifique meteose faire plus de 1300kms pour a peine plus de 4 heures de course  c est tres rageant surtout lorsque l on apprend que c est l organisateur de la course qui a decide cela et qu en plus il etait en tete de la course  cela fait un peu gagne petit et mesquinmr laval ne seriez vous pas un petit peu mito megaloquand je vois dans vos commentaire de course que vous vous etes enfonce dans des congeres a mi cuisse et que vous devez faire a peine 60kgs ??moi avec mes  95 kgs je ne me suis enfonce que j usqu au genoux !! chercher l erreur!!sinon  fellicitation pour l organisation  et les bonnes idees eco citoyennes

  • Aurelthejogger dit :

    bonjour,en tant que coureur sur le 42km dimanche, je me permets de faire part de mon opinion sur plusieurs points de l’organisation :- course bien organisée et bien balisée- bonne ambiance autour de la course (avant et après la course)- raccourcir le parcours était une bonne chosela course a été rendue difficile à cause des précipitations de la veille et même en étant habitué à ces conditions et étant dans les premiers coureurs, j’en ai eu marre. Par le temps là, d’habitude je vais faire du ski de fond… Mais on s’étaient déplacés pour venir faire un trail de 42 bornes, avec un niveau relevé étant donné que c’était une manche du TTN, j’étais donc parti, comme beaucoup, pour finir ces 42km malgré les forces que j’y aurait laissé.Cela dit, j’aimerais signaler quelques points négatifs (selon moi):- ayant une certaine expérience du trail, je savais pertinemment au départ que je partais pour 5h30 au moins, même si je faisais partie du « top 30 », donc je pense que les organisateurs avaient la même lucidité que moi sur ce point avant le départ. ils auraient donc dû et pu prévoir des temps de course bien supérieurs aux estimations et ainsi annoncer ce changement avant le départ. De là à parler de légitimité de l’organisateur-coureur à prendre cette décision… ça n’est pas à moi de juger, mais il était évident que la course serait raccourcie malgré le beau temps. Bcp de coureurs en parlaient déjà après le ravito du 16ème- la pasta party n’en avait que le nom… quel dommage de ne pas avoir préparé deux grosses casseroles de pâtes bolognaise au gymnase par exemple. ç’aurait été bien plus convivial et facile pour tout le monde. Certes, on ne pouvait pas prévoir les conditions de circulation pour se rendre au resto, mais j’ai déjà participé à pas mal de trails et je n’ai jamais vu une pasta party qui ne se déroulait pas sur le site de la course. De plus, les prix était assez élevés compte tenu des prestations, selon moi.- enfin, la question des lots au tirage au sort. iil semblerait qu’il y ait eu quelques déceptions, mais c’est la loi du hasard. Cela dit l’organisateur n’a toujours été très diplomate avec certains coureurs venus de loin lui ayant exprimé leur déception.je ne cherche pas à enflammer le débat, mais simplement à apporter mon opinion sur cette course. il y a, à mon sens, une très bonne base pour l’organisation, mais certains ont quelque peu noirci le tableau.cela dit, j’ai découvert un coin de france assez sympa et comme l’a dit l’auteur du blog, « on ne vient pas pour le t shirt » !Sportivement….

  • Benoit LAVAL dit :

    Réponse à Cyril: si tu voulais courir plus de 5h, ce n’était pas la bonne course ! Les temps réalisés sur 32km correspondent au temps « prévus » sur 42km en conditions normales, tu n’aurais pas fait plus.Concernant le « mytho à mi-cuisses » (note le YTH), je te fournirais les photos bientôt, et tu le verras aussi cela sur le film de TL7 (là, mais c’est pas encore en ligne http://www.tl7.fr/-Sport7-.html).Par contre pour en avoir à mi-cuisse, il faut être devant dans les 10ers et faire la trace. Tu a l’air bien sûr de toi, quand je te fournis les photos et/ou le film, tu me payes une caisse de champagne ?Note aussi : SI LA COURSE N’AVAIUT PAS ETE RACCOURCIE, tu n’aurais pas passé la barrière horaire, et tu serais rentré directement à Marlhes, et tu aurais fait la même distance que dimanche, mais tu n’aurais pas été classé…Réponse à Lio : tu noteras que coté leçons de Fair-play, je ne censure même pas les posts négatifs…

  • Benoit LAVAL dit :

    Réponse à Aurelthejogger: avant la course j’avais fait pronostic en 3h45mn / 4h00 pour la gagne. J’ai été le premier surpris par la neige, pourtant j’avais reconnu les boucles de Chaussitre et des Chaumasses la semaine dernière, avec une neige fraiche chaque jour (regarde la météo qu’il a fait semaine dernière). Et bien la neige était compacte et portait super bien. Entre les 2 montées de Chaussitre, il y avait un plat le long d’un grillage, un plat bien merdique. Avec un chemin 10m à droite. La veille et semaine dernière, le long du grillage était dur et roulant, et le chemin avec 5cm de glace, c’est pour ça que ça a été tracé le long du grillage. Résultat, le lendemain jour de la course la glace avait fondu et on passait au travers de la croute dure le long du grillage. Forcément, ça ralentit, et c’était pas prévu… (je te rassure, j’ai tout fait le long du grillage, même si je connaissais parfaitement le chemin à droite). Voila, ça avait complètement changé avec 5cm de neige au sol. (au 16ème km, c’était déjà plus facile de voir le bordel que c’était)Ceci dit, si l’organisation avait raccourci avant le départ, toi et Cyril auraient aussi ralé, parce que vous vous étiez déplacés pour 42 bornes et on ne les auraient pas fait. Dans tous les cas, raccourcir avant, raccourcir pendant, ne pas raccourcir, j’aurais entendu les raleurs, non ? (mais ce n’est pas d’entendre ou ne pas entendre les raleurs qui m’ont fait prendre la décision que j’ai prise)Et puis aussi on a aussi « perdu » un quart d’heure dans le planning pour laisser aux coureurs le temps d’arriver vu la neige sur la route de Marlhes. Ca s’est décidé tard, on a fait au mieux, mais on a laissé un quart d’heure là aussi.Après tout, « VOUS LES COUREURS VOUS N’AVIEZ QU’A PREVOIR, puisque cela a l’air d’être facile de prévoir »…Concernant la pasta, il suffisait de demander, on t’aurait prété des casseroles, tu serais passé au petit Casino, et tu aurais improvisé une pasta pour 60 personnes en 2 heures, c’est super facile (à Marlhes, il s’est mis à neiger à 17h00, avant il pleuvait). Puis en plus, on t’aurait aidé, on s’ennuyait grave le samedi, il y en avait une dizaine sous la pluie à baliser, d’autres à bouger des cartons, le parking à flécher, et des puces à reprogrammer.C’est vrai que la pasta à 5km c’est pas habituel, mais on voulait faire travailler les gens du pays qui nous aident le dimanche. Ceci dit, je note que la qualité n’était pas au top, c’est constructif comme remarque, nous ferons le point avec le restaurateur.   J’ai noté que tu avais fait un post constructif, avec des points positifs et négatifs. Merci de ta contribution. Simplement comprend que ce qui semble si évident une fois les choses passées ne le sont pas toujours avant.

  • Aurelthejogger dit :

    bonjour Benoit,je viens de lire attentivement ta réponse. Il y a plusieurs points que je souhaite éclaircir :- pour la météo, j’avais fait un footing la veille dérrière le gîte de l’eau et on s’était rendu compte directement que ca allait être une galère parce que c’était de la glace fondue et de la « soupe » partout donc la couche de neige tombée la veille n’a fait qu’empirer les choses. Sur ce point là, je ne pense pas que tu puisse me contredire et les baliseurs sur le parcours ont dû te faire des commentaires sur l’état du terrain. D’où ma remarque sur l’éventualité de raccourcir le parcours qui aurait pu être envisagée avant le départ.J’ai dit que j’avais trouvé sage de raccourcir le parcours, ça ne m’a pas du tout surpris de l’apprendre et surtout, je n’ai pas râlé sur ce point, bien au contraire. Tout le monde en aurait bavé, les barières horaires auraient disqualifié bon nombre de coureurs et la course aurait été presque dangereuse vu la neige dans la portion hors piste qui a dû être responsable de qq entorses ou tendinites. En tous cas, dans le « premier quart » du peloton, on a vraiment brassé de la neige et eu des conditions difficiles. et lorsqu’on a bifurqué sur l’itinéraire du retour après le ravito de st régis, on a vu la différence… là on pouvait courir…Pour te prouver ma bonne foi, j’ai participé l’an dernier au Montrail Ecrins et au Tour des Glaciers de la Vanoise afin de préparer l’UTMB. Sur le Tour des Ecrins, il était prévu 40+45km sur les deux jours. Bilan: le premier jour, on fait une étape de 35 bornes parce qu’il avait neigé sur les hauts et les organisateurs avaient dû modifier le parcours et le deuxième jour, la course s’est arrêtée au 16ème kil avant le col de Vallouise car trop dangereux de monter là haut à cause de la neige tombée et des conditions météo. Je ne m’en suis pas plains, c’était normal.Sur le TGV, on apprend la veille de l’épreuve que la météo s’annonce mauvaise et que les 72km prévus se transformeront finalement en 48km. Sur le coup t’as les boules, mais t’es là pour faire une course. et le lendemain on a fait le parcours avec une météo pas si mauvaise. Mais les organisateurs avaient pris une décision sage (là encore, c’est surtout pour les coureurs qui ne sont pas dans le premier quart du peloton). Tout ça pour te dire que les décisions comme celle que tu as dû prendre dimanche, je connais le problème.- autre point : j’ai moi aussi pris le sentier sur la droite de la chaume, et je te voyais sur le chemin perpendiculaire (le long dur grillage) à 100m de moi, donc merci pour le commentaire du 16ème km !!- prévoir l’imprévisible est effectivement la clé dans une organisation de course, mais il me semble qu’il est important de toujours garder son calme et d’exprimer ses commentaires avec courtoisie, même lorsque deux personnes te critiquent. Si on rentre dans le débat en s’insultant de part et d’autre et en gardant sa position, c’est un peu stérile comme attitude. enfin, c’est mon avis.- D’autre part, je suis moi-même organisateur de trail et de raid… donc merci de ta remarque… et sur ce point, je tiens à t’inviter à participer au Trail des Roches, à Saint-Dié des Vosges le 26 avril. Je serais heureux de t’inviter (frais d’inscription et logement pris en charge). Tu pourras à ton tour nous faire part de tes remarques. http://www.traildesroches.com (site en maintenance, fais y un tour en fin de semaine). Par là même, tu auras l’occasion de participer à une course technique, cassante, sauvage… – enfin, sur la question de la pasta party, je trouves que tu t’emballes un peu. Ma remarque c’était « pourquoi avoir oranisé un repas si loin du site de départ? » et non pas « pourquoi vous n’avez pas organisé une solution de secours en voyant la météo? »C’est bien de faire participer les commerçants qui participent à l’organisation, mais pour le coup c’est l’ambiance de ta course qui en patît. Mais évidemment, si la météo n’avait pas empêché bon nombre de coureurs de se rendre sur place, on en aurait moins parlé. N’empêche que c’était bizarre de se retrouver à une dizaine de personnes dans un restaurant, sans trop savoir si c’est bien là que se déroule cette pasta party car il n’y avait personne de l’organisation. Alors que quand on est rentrés au gîte, il y avait tous les bénévoles qui mangeaient une platrée de pâtes autour d’une grande table… c’est ça une pasta party.Bonne continuation et j’espère te voir à Saint-Dié le 26 avril, on sera ravis de t’accueillir, même si c’est une semaine après l’AMT (t’auras fait le plein de globules, en récup, ça va passer tranquille pour toi)

  • Benoit LAVAL dit :

    sur l’état de la neige, on peut en débattre des heures. Devant chez moi, il y a 30cm de neige depuis 2 mois. Elle est généralement très dure et compacte (ce qui explique les
    quantités qui restent alors qu’elle est tombée à Noël), et parfois molle (généralement quand il pleut). Ce que je craignais le plus, c’est que ce soit glacé, comme souvent quant il pleut la
    veille, que la nuit est claire et froide, et que toute l’eau se transforme en glace. Finalement toutes les plaques de glace encore présentes la veille avaient disparues et s’étaient mélées à
    la neige. Mais OK, on peut dire qu’on s’est trompé sur l’état de la neige.

    Comme pour la météo qui annonçait des précipitations en fin d’après-midi.

    La veille, et le matin même, nous en avons discuté dans l’équipe, et nous avons décidé de ne pas raccourcir. Nous nous sommes trompés. Mais il n’y a que les c… qui ne changent pas d’avis, alors
    nous avons corrigé quand nous avons constaté.

  • ferlet yannick dit :

    Et l’esprit trail ??? Arrêtez-vous un peu, à la lecture de tout ça, je crois que tout le monde peut faire son Mea Culpa!!!Vous savez quoi, c’est dit sans méchanceté et avec humour, mais moi je vous la mettrez bien la tête dans la neige

  • Fred dit :

    Quand on est organisateur et que l’on est en tête de sa course..il est difficile de continuer la course en l’ayant réduite de 10 kilomètres…Je pense que tu aurais du t’arreter et prévenir le peloton mais cela dépend de l’esprit de chacun…les coureurs ont été avertis du changement à 5 kms de l’arrivée…tu ne pars pas à la même vitesse pour faire 42 bornes ou 32…la décision arait du être prise au départ…manque d’expérience?? pourtant vu ton palmares!!…….félicitations pour ta victoire et bonne saison 2009!!

  • Pascal dit :

    Nul doute de vos qualités d’ athlète, de chef d’ entreprise et d’ organisateur. Ceci dit, cela aurait été effecivement une plus grande victoire pour vous, si vous aviez stoppé votre course au moment où vous avez pris la décision de raccourcir. Je comprends votre envie d’ aller au bout, notamment eu égard à votre travail prélable, mais on ne peut être juge et parti. Vous en tirerez focrément des enseignements pour la suite.

  • Raph dit :

    Quand je lis tous ces comm, ça me dégoute des trails de ce niveau…. et le plaisir de courir en pleine nature??? vive le sport nature sans prise de tete !!

  • caroandseb dit :

    Le trail a beaucoup changé…en effet… « L’Esprit Trail » a disparu de beaucoup d’épreuves. C’est la rançon du succès… Reste la charte du traileur, à lire ou relire… et puis les traileurs de la première heure, qui te soutiennent Benoît, à 100%. Très bonne continuation.

  • Benoit LAVAL dit :

    Bonsoir,

    je t’invite à aller faire un tour sur les premiers rushs de la vidéo du RTT, ici : http://www.outdoor-sport.fr ,

    (tu verras c’est juste le début du film, ça ne va pas ressaser ce mauvais souvenir qu’est le RTT pour toi).

    Cette vidéo tombe bien, tu verras comment avec mes 65kg j’ai bien de la neige à mi-cuisse. Ohh ce n’est pas partout, je n’ai pas dit ça non plus, mais comme ça j’ai bien du en faire 500m sur toute
    la course. Et quand t’es devant, tu fais la trace.

    Je ne crois pas être mytho, mais toi t’es un gros blaireau…

    Pour le champagne, tu l’envoie chez Smag, tu trouveras l’adresse sur le blog, les 70 bénévoles le boiront à ta santé !

    A+

  • yvan dit :

    BonjourJ’ai lu avec interet le compte rendu de Benoit ainsi que les commentaires plus ou moins enflammés qui ont suivi…Tel un randonneur passant devant un cairn,j’aimerais apporter ma petite « pierre » à la discussion. Si on part du fait que étant donné les conditions ,raccourcir le tracé était la bonne solution,il me semble qu’il ne reste qu’une seule question à se poser pour faire avancer le débat ( et peut etre évoluer vers une encore meilleure organisation ):-La meme décision aurait elle été prise si Benoit n’était pas arrivé en tête de la course à ce ravito du 27e km ?(Aux dires de Benoit ( ici ou sur Kikourou ) c’est lui seul qui a pris la décision.Donc les premiers auraient ils été déroutés ?)Si la réponse est non, cela peut signifier que la participation à la course de l’organisateur ( et décisionnaire ) engendre un défaut d’organisation ( au moins pendant le temps de la course…)Si la réponse est oui, le débat est clos pour moi…Voila c’était ma contribution ( j’espere objective ) à cette discussion…Yvan

  • Vincent dit :

    Chapeau au coureur, très en forme cette année. Chapeau à l’organisateur, quand on est fasse à de tels choix, on sait qu’on fera forcément des mécontents, ce n’est donc pas cela qui doit guider mais bien la sécurité, il me semble aussi que c’était la bonne décision. Le problème qui se pose, reste donc de savoir si un organisateur à sa place ou pas dans sa course.A mon avis, quand tu organises une course tu dois être en situation de prendre une décision de façon libre et impartial (et surtout que cette impartialité ne puisse pas être remise en cause).En résumé je mettrai en avant le sacro-saint principe: « tu ne dois pas être juge et parti ». Ca me semble être une base à respecter en permanence.Conclusions: tes choix était les bons, ta victoire incontestable, c’est ta situation d’organisateur-participant qui était mauvaise.PS:la situation me semble légèrement différente sur le tour de l’oisans. La compétition est vécue d’une façon très différente par les participants qui viennent prendre part à une semaine de « vacances-passion » plus qu’a une réelle course me semble t-il.

  • Benoit LAVAL dit :

    Dans l’organisation le jour J, JE NE SUIS PAS ORGANISATEUR:
    – il y a (entre autres responsables) un directeur de course
    – et ce n’est pas moi non plus l’organisateur officiel « qui signe le dossier en préfecture ».

    Cette image d’organisateur, c’est l’image que le public s’en fait.
    Officiellement, je suis Président de l’association SMAG organisatrice, mais sans responsabilité directe sur la course. On me voit aussi beaucoup parce que je suis le sponsor principal, et
    coureur.

    Après, je suis bien d’accord que si j’ai pris la décision, c’est bien qu’implicitement je joue un role, et on peut me reprocher d’avoir outrepassé le droit de « l’organisateur ».
    Alors pourquoi ai-je agi ?
    Parce que je ne vais pas laisser la course et l’organisateur aller dans le mur, si je vois qu’on va droit dedans d’un point de vue sécurité particulièrement…
    Puisqu’il semble que sur le fond j’ai pris la bonne décision, j’aurais regretté de ne pas le faire, surtout si un accident était arrivé à un moment où le plan de sécurité n’était plus respecté. Je
    l’aurais regretté fortement, même si je n’étais pas l’organisateur.

    Sur cette course, je ne suis pas l’organisateur, ni le messie.
    Le 22km fait une erreur de parcours « si Benoit avait été là », il manque de l’eau à tel ravito : « si Benoit avait été là », il manque des infos au speaker pour l’arrivée « si Benoit avait été là »…
    NON : je n’ai pas réponse à tous les problèmes. NON: il y a une équipe avec des responsables, et je souhaite en tant que Président que chacun assume ses responsabilités, il n’y a pas de messie qui
    fait tout. En tout cas ce n’est pas moi.

    En étant coureur, je me suis aperçu de plein de détails qu’on ne peut percevoir si on ne court pas. Aurais-je vu les mêmes choses en étant extérieur, aurai-je pris cette décision, aurais-je fait
    l’erreur de ne pas la prendre… ? Je n’en sais rien.

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