(Article in English available below the results)

La Barkley 2019 a rendu son verdict. Tout comme l’an dernier, il n’y aura pas de finisher. Seuls 6 coureurs sur les 40 participants sélectionnés auront fait 3 tours, aucun n’ayant réussi à faire les 5 tours au programme de la Barkley, ni même 4 tours. La statistique de 1% de finishers depuis le début de l’épreuve se confirme : il n’y a toujours que 15 coureurs qui ont réussi cet exploit depuis 33 ans…

Pour cette 4ème participation, j’ai réalisé mon plus mauvais résultat : 1 seul tour validé et puis s’en va. La courbe d’apprentissage est difficile puisque les autres années j’avais plus ou moins fait 2 tours dans le temps imparti (2 tours validés uniquement en 2017).

Pourtant, j’ai le sentiment d’avoir gravi tant d’échelons dans l’échelle de l’expérience, ce point clef et fondamental sur cette course si atypique, non balisée, tout terrain, à parcourir de jour et de nuit, et dont les chausse-trappes de Laz l’organisateur sont si nombreux qu’il faut tous les maitriser pour réussir.

Cette année j’ai parcouru la boucle presque sans avoir besoin de me référer à la carte, sauf pour la nouvelle portion du circuit, quelques kilomètres. C’est si plaisant de parcourir ce bout du monde réputé hostile en ayant le sentiment de l’avoir presque apprivoisé. C’est si étonnant de voir que la mémoire est capable de se rappeler des détails aussi précis en plein cœur de la forêt un an après. Cela peut-être du fait que l’apprentissage s’est fait dans la douleur des erreurs passées… L’an dernier pendant plus d’une semaine après la Barkley je me réveillais encore la nuit, mon cerveau me répétait en boucle certains détails du parcours et de la forêt, il cherchait à ne pas les oublier…

J’avais commencé cette campagne 2019 en septembre par un voyage intermédiaire de révision ici à Frozen Head dans le Tennessee, à la Barkley FallClassic. Cette course, la « BFC », est organisée par le même organisateur, Laz, pour faire « goûter » à quoi ressemble la Barkley à environ 500 coureurs. Le parcours de 50km n’est pas balisé, emprunte des chemins dont une bonne moitié sont ceux de la Barkley, il y a beaucoup moins de tout terrain, sauf les deux montées mythiques aux noms si évocateurs de « Testicle Spectacle » (le spectacle des testicules), et « Rat Jaw » (la mâchoire du rat). A peine 50% de finishers sur cette BFC, et une grande partie des coureurs qui définitivement se dit « ah oui, la Barkley c’est ça, c’était sympa, mais je vais m’abstenir de candidater à la « big one » alors … Je recommande cette course qu’est la BFC pour tous ceux qui désirent un premier aperçu, c’est une belle course à part entière, je la qualifierais de « saignante »…

J’ai gagné cette BCF 2018 : c’est dire l’écart entre cette course « d’initiation » et ce que représente l’effort de la « vraie » Barkley où mon résultat est bien moins glorieux…

Cet hiver depuis le mois de novembre j’ai fais le job d’une bonne préparation, plus de 120.000 mètres de dénivelé positif, autant de négatif. C’est beaucoup, mais je sais que c’est environ un tiers de moins que le volume réalisé par les derniers finishers. Mais un point important pour moi, c’est que j’ai pris du plaisir à cette préparation, sans être esclave de l’entraînement. J’ai fait deux belles et grosses semaines à traverser à nouveau la Réunion pour l’une, et à découvrir une partie du Cap Vert pour l’autre. Avec une belle équipe nous avons aussi révisé les gammes de l’orientation de nuit sur les 95km du Raid 28, et la presque centaine de montée à la Scia, la montagne au départ de chez moi en Chartreuse, de jour ou de nuit, par soleil ou par temps de pluie, avec Manu ou Claudie, Jupiter ou Osaka, … était un plaisir chaque jour renouvelé.

La nuit d’avant course, celle où Laz pout souffler dans la conque à tout moment pour annoncer le départ une heure plus tard, s’est bien déroulée. J’ai parfaitement dormi jusqu’au petit matin. Cette quiétude et ce non-stress en venait presque… à m’inquiéter. A 8h20 quand la conque a retenti du souffle de Laz, je me sentais serein, prêt à affronter la bête une nouvelle fois, la course la plus dure du monde, la nouvelle montée vers l’enfer dénommée « Little Hell » que nous a rajouté Laz cette année, affronter la montagne, affronter la nature, me mesurer à ma nature, me mesurer à moi-même…Tout en sachant la grande incertitude du résultat.

La course promet d’être relevée, cela comme toutes les années. Au départ de la Barkley il y a cette année 40 coureurs très aguerris, d’une quinzaine de nationalités, qui ont chèrement et méticuleusement été triés sur le volet. Il y a Jared CAMPBELL, le seul trois-fois-finisher, et John KELLY, le dernier en date, le quinzième finisher. Et tant d’autres dont le très glorieux palmarès viendra rejoindre l’échec collectif de la Barkley, comme chaque année.

Étonnamment le rythme de la première montée est plutôt très cool, ça marche et ça discute beaucoup. Je prends mes responsabilités, celle de faire ma course et de gérer mon effort sans me soucier des autres, et je prends la tête, à mon rythme, je me retrouve seul devant. C’est bien moins stressant que de gérer les autres, il y a aussi moins de risque de trébucher. Pour l’avoir vécu, je sais comment c’est « dangereux » d’être dans ce premier peloton, quand dès la première descente tout le monde veut se placer pour ne pas bouchonner pour prendre sa page et ne pas perdre le groupe, après un an de longue préparation et de stress accumulé. Aussi j’y vais à mon rythme, sans forcer, et je sais parfaitement que cela ne durera pas longtemps.

Je prends ma page du Livre 1, je suis seul, mais déjà j’entends la meute derrière qui arrive.

J’engage ensuite Jake Mate Ridge, la grande descente, la vraie, une des plus pentue de la Barkley. Je me rappelle cette première descente la première année, littéralement en apnée, impressionné d’être là, dépassé par les évènements et happé par cette meute de coureurs les uns inconscients, d’autres ne voulant surtout pas déjà lâcher. Cette fois-ci aguerri je descends à mon rythme, prudemment, et comme prévu je vois les autres rapidement me doubler… En bas le premier peloton est passé.

Il fait beau, en ce début de matinée le soleil perce cette belle forêt, c’est le calme comme peut-être un peu trop, comme avant certaines batailles. Voici déjà la fin de la deuxième des neuf montées.

S’ensuit la première nouveauté de Laz pour cette année, sa nouvelle signature, le petit plaisir qu’il aimera que chacun lui raconte à l’arrivée… le « Meat Grinder », traduction en français : le hacheur de viande… Sur le terrain c’est une très longue et très raide descente de 2000 pieds. La pente est parfois glissante, parfois dans les rochers, bien entendu quelques arbres à terre à escalader. Cette descente n’a pas d’échappatoire, ça descend raide, ça descend très raide, et dire qu’il faudra ensuite dans les tours 3 et 4 la remonter…

La Barkley fait déjà musculairement son effet. Laz près de la barrière jaune doit regarder sa montre, ici nous savoir, allumer une cigarette et en tirant dessus, ici nous imaginer… et sourire, voire bien se marrer…

J’y vais à mon rythme, en dedans si c’est encore possible vu la pente, je me laisse doucement distancer, mais j’ai mon petit plaisir en optimisant un peu plus loin la trace en trouvant une petite pistouille de sanglier qui m’emmène plus tranquillement vers le Livre 3 dans les rochers.

J’y retrouve Valéry. Valéry, c’est mon « binôme ». Nous avons partagé la préparation et le camping-car depuis l’an dernier. Un sacré coureur dont l’heure de gloire est d’avoir remporté la Transpyrénea, une petite aventure de 800km non-stop de la Méditerranée à l’Atlantique… Nous montons dans le second peloton. Tomokazu IHARA, un Japonais, m’entreprends à discuter, nous avons un bon ami en commun. Ce samouraï modeste n’en a pas moins m’a-t-on dit couru plus de cent courses de 100 miles dans sa vie…Nous coopérons avec plaisir. A la Barkley, tout le monde sait qu’il vaut mieux coopérer, que l’adage qui dit qu’à plusieurs on est plus fort se révèle parfaitement vrai, pour que de nous tous il subsiste peut-être à la fin au moins un survivant. Alors nous cheminons ensemble, finalement avec peu de mots. A mi-pente au détour d’un des seuls virages, je me retourne, et je vois que Valery a complètement disparu de la circulation. Un besoin pressant, j’imagine qu’il reviendra vite, je continue tranquillement.

Les pentes ascendantes et descendantes s’enchainent, nous n’en sommes qu’au tiers de ce premier tour quand je sens mes muscles déjà se serrer. Je bois, je finis ma réserve de 1,5 litres, bientôt arrive le premier point d’eau. Je remplis ma poche à eau de deux litres, et j’ingurgite le reste du gallon, soit presque deux litres également. Avec cela je me dis que ce début de crampes devrait vite passer. Je me remets en marche à allure modérée, dans ce Parc de Frozen Head que désormais je connais. J’optimise les petits passages du parcours et les petites sentes cachées, je ne stresse pas, je bois je mange, je n’oublie pas de marcher quand il faut. Mais ces crampes n’arrivent pas à passer, elles se renforcent même, et malgré tout ce que je bois je ne vais toujours pas uriner.

Je navigue seul, c’est parfait pour ne pas s’enflammer. Je descends tranquillement, très tranquillement, pour ne pas peser sur ces crampes, qui au lieu de disparaitre, apparaissent de plus en plus souvent.

Voici enfin la seconde nouvelle portion. Je sors la carte pour naviguer, pour bien m’imprégner de tous les détails du terrain, et les recoller à la carte pour dans les prochains passages les retrouver. Nous voici à la deuxième nouveauté de cette année, ce petit coin de paradis dénommé « Little Hell ». C’est en effet sacrément escarpé. Cela fait une dizaine d’années que cette pente n’a pas été parcourue par la Barkley, faute d’autorisation des rangers. Pour Laz c’était pourtant sa préférée…

Avant de monter je me dis de m’allonger un court instant, deux minutes, pour me relaxer. Mauvaise idée, je me retrouve instantanément avec des crampes dans les côtes, puis les mains et la mâchoire aussi…Alors je bois encore, et encore je mange une barre. Cela fait cinq heures que nous sommes partis, il ne fait pas si chaud environ 20-22 degrés, nous sommes toujours à l‘ombre, et j’ai déjà bu cinq litres, je ne comprends pas mais je ne désespère pas, pas encore…

Je monte doucement dans l’enfer de Hell, prudent. En haut je m’embrouille dans la description de l’emplacement du livre, je jardine un petit quart d’heure à chercher le livre. « Caché dans une faille sous un rocher recouvert de mousse » : sous un rocher couvert de mousse parmi la cinquantaine au moins de rochers couverts de mousse… On se croirait à chercher une souche dans la forêt de la Terminorum je me dis… Après la course, en discutant je constate que pour beaucoup cela n’a pas été si compliqué, c’est donc moi qui ait dû m’embrouiller dans les trois lignes romanesques décrivant l’emplacement du livre. Ce sera ma seule perte de temps due à la navigation, c’est pas si pire.

Nous serons bientôt au point culminant, la Tower de Frozen Head, le second point d’eau, le seul endroit où les spectateurs peuvent nous jauger sans nous aider… Encore faut-il gravir Rat Jaw, la mâchoire du rat, cet itinéraire à découvert sous le câble électrique, cette bande de ronces ratiboisées. Ratiboisées, mais qui tout de même s’agrippent et nous lacère les cuisses et les mollets… Cette fois-ci dans la pente sèche et très raide je suis complètement à la rue, et par les crampes tétanisé. En haut le second point d’eau, il faut monter… Je me fais inexorablement rattraper, ce n’est pas le problème, il faut en haut arriver.

Je prends ma page. Je prends mon gallon de presque 4 litres, et contre le grillage, grogui, je vais m’allonger. Mon équipe fait son job et m’encourage. Je bois à grandes gorgées, cela devrait être mon salut. Encore une fois j’ingurgite sur place presque deux litres, et je mange. Mais même allongé je suis à nouveau crampé de partout. Après une pause où j’ai vu défiler une petite dizaine de coureurs, je me remets en marche. En marche c’est parfaitement le mot, puisque jusque l’arrivée en montées et descentes je ne vais désormais que marcher…

Il serait pourtant encore temps que je ressuscite des crampes, que l’hydratation et l’alimentation fassent enfin leur effet. Depuis le temps que je cours de l’ultra je sais que l’on peut récupérer des crampes, que normalement en se sur-hydratant, on peut remettre la machine en marche. Mais pour l’instant je descends Rat-Jaw si difficilement.

Le livre au coin de la prison me fait bien marrer « Shoot him if he runs », « tirez s’il se mets à courir »…Et bien mon cher Laz ça ne risquera pas aujourd’hui. Je parcours un peu le Livre, à la recherche rapide de l’intrigue, mais qui a bien pu écrire une histoire avec ce titre et qu’est-ce que cela peut-il raconter…Autant mes jambes et tout le reste de mon corps sont carbonisés, autant j’ai l’esprit clair et lucide, et je profite d’autant mieux de chaque pas et de chaque parcelle de cette belle forêt. Je crois que je commence à aimer Frozen Head, et à y être comme dans mon jardin. Depuis ma première participation où le coureur a le sentiment de parcourir une forêt hostile et perdue, aujourd’hui je tiens Frozen Head dans ma tête et dans ma main, et j’y suis bien.

Pour finir la boucle il reste deux montées apocalyptiques, Razor Ridge et Big Hell, et leurs contreparties en descente tout aussi acrobatiques. Dans les hauts et les bas, quitte à être là à survivre et me traîner, j’en profite pour bien m’imprégner, chaque détail mémoriser, et mentalement bien tout photographier. Et oui, malgré ce nouvel et cuisant échec, puisque finir un tour est déjà un calvaire interminable, que je suis toujours physiologiquement à l’arrêt, « Almost Dead »comme le titre un des Livres, et que je vois bien que je n’irais pas plus loin que la barrière jaune… je compte déjà bien par ici de jour et de nuit une prochaine année repasser.

« Hurry Sundown », voici le titre de l’avant dernier livre quand le soleil rougi passe l’horizon. Un peu plus loin je ferais ma dernière pause, allongé. De là je vois cet étrange sapin sur la crète au loin, le seul de tout le versant de cette forêt, il dépasse. Je vois cette grande liane étrange qui passe dans la fourche sommitale d’un arbre à près de vingt mètres du sol. C’est compliqué à expliquer ce que je vois, mais c’est bizarre, et ça me turlupine de comprendre comment cette liane a-t-elle pu monter aussi haut et redescendre jusqu’au sol sans toucher le tronc… Peut-être est-elle passée dans cette fourche quand l’arbre ne faisait que quelques pouces, avec lui a-t-elle grandie, et se serait-elle étirée en même temps… ? Oui oui je fais bien la Barkley, et cette pause ne dure que quelques instants. A la fois il faut bien dédramatiser, apprécier l’instant et y trouver de l’intérêt, et les crampes un peu oublier…

Il fait cette fois-ci pleine nuit, mais je n’ai pas sorti ma lampe et je fais les derniers kilomètres dans la nuit noire. C’est « amusant », c’est comme s’entraîner à une nuit de brouillard, comme l’an dernier. Pour traverser la dernière rivière je ne me suis même pas mouillé les pieds.

Je rallie enfin l’arrivée. Mon assistance qui m’attend depuis des heures me saute dessus, et tente par tous moyens de me ranimer. Ils font parfaitement leur job, une assistance parée pour trois à cinq tours à n’en pas douter. Mais moi je sais que c’est là que cette année je vais m’arrêter. Ils tentent tous les ressorts mentaux pour me faire repartir, mais je les connais. Le problème n’est pas mental mais physique, physiologique : depuis ces presque 12 heures j’ai bu presque 9 litres, et une fois seulement un tout petit peu j’ai uriné. Un vrai truc en moi ne va pas, mon corps ne s’est pas rétabli, et je ne peux pas affronter à nouveau autant de pentes raides de nuit ainsi crampé.

J’ai eu le temps pendant ces heures de réfléchir au pourquoi comment de ces crampes… Et je n’ai pas trouvé. Je ne suis pas parti déshydraté, la nuit précédente deux fois je me suis levé et j’ai encore fait juste avant le départ. Le petit déjeuner a été normal et bien hydraté. Pas de médicaments, si ce n’est 1 gramme d’Efferalgan à Tower en espérant que ça aiderait. Pas de stress, j’ai super bien dormi, presqu’inquiet de ne pas être plus stressé. Il faisait un peu chaud, mais 22°C environ seulement. Serais-je parti trop vite ? je suis parti vraiment comme les autres années, et si tel était le cas ça serait plus qu’étonnant quand même d’être crampé de partout après à peine 1.200 mètres de dénivelés. De toute façon ce n’est pas un problème de gestion musculaire des jambes, mais un problème d’hydratation, puisque j’ai des crampes dans les mains, la mâchoire, le dos, et que je n’ai pissé qu’une demi-fois moi qui m’arrête pourtant d’habitude trop souvent. Alors que j’ai énormément bu, près de 9 litres, en commençant bien dès le départ. Tout cela est incompréhensible et sans explication rationnelle. Un jour « sans » sûrement.

Ce qui est étonnant, c’est aussi la coïncidence avec Valéry qui a eu…. exactement le même problème. Coïncidence, pas coïncidence, ensemble nous n’avons vraiment rien mangé de spécial, rien d’anormal ni d’exotique. Et Valery était aussi au top de sa forme… pour finir par descendre les dernières descentes en marche arrière. En marche arrière.

Un seul point peut-être : l’eau minérale est moins minéralisée aux Etats Unis qu’en France. Nous avions bien fait attention à prendre de l’eau de source et pas de l’eau osmosée ou distillée comme il y en a souvent ici. Peut-être est-ce alors un manque de sodium ou d’autres minéraux, plus qu’un manque d’eau ? Pas de réponse, mais c’est certainement l’agrégation de plusieurs petits facteurs cumulés…Et comme me l’a rappelé Laz à la barrière jaune, la Barkley ne dispose d’aucun endroit pour récupérer, quand une chose commence à mal aller, ça ne pourra alors qu’empirer…

Cette année, c’est donc encore la Barkley qui a gagnée. Contre moi, mais aussi contre les 40 coureurs…Aucun finisher. Jared a froissé une cheville dans le Meat Grinder, John en toute humilité et sans se chercher aucune excuse a expliqué qu’il n’avait cette année pas le mental hors-norme indispensable pour se rentrer dedans au-delà de 2 tours. Guillaume CALMETTES notre valeureux français de Californie a terminé la Fun Run, soit 3 tours, « la course pour que les femmes et les enfants puissent participer ». Bravo Guillaume sincèrement !

Et deux néo-barkers, Karel SABBE le Belge, et Greig HAMILTON le Néo-Zelandais, ont brillé en attaquant le 4ème tour mais pour en revenir rincés au milieu de la nuit. Double bravo à eux aussi. Trois autres valeureux combattants ont complété la Fun Run, de sacrés gus avec aussi chacun des palmarès longs comme les deux bras, Johan STEENE, Jamil COURY, et mon Japonais Tomokazu IHARA, pleins d’humilité.

Sur place à regarder l’hécatombe à Frozen Head, chacun mesure toujours mieux l’exploit que représente de faire une boucle une seule boucle déjà, trois boucles comme un exploit, et de façon exceptionnelle de faire partie de 1% des finishers de cette fameuse Barkley, dont Laz avance la difficulté toujours un peu plus loin. Imaginez que le triple vainqueur de la très rude et si réputée course anglaise la Spine Race n’a pas fini un tour…

Alors ai-je appris quelque chose ?
Bien entendu je vais méditer sur ce problème d’hydratation et de crampes, et y trouver un remède pour la prochaine fois. Aussi, j’ai reconnu les nouvelles parties, Little Hell et le Meat Grinder, ce n’est jamais perdu. Et j’ai encore un peu plus apprivoisé cette forêt, j’ai pris encore un peu plus de repères un peu partout, afin que le jardin de Frozen Head me paraisse encore un peu plus petit l’an prochain. Peut-être vais-je acheter une petite bicoque au pied de Rat-Jaw pour y venir faire toutes mes vacances en famille : heuu non, ça c’était la blague que j’ai fait sur les réseaux sociaux pour le 1er avril. Et là ce qui m’inquiète, pour moi, c’est que pas mal de gens m’aient réellement cru… ;-).

Et puis aussi, attention, roulement de tambours, aussi… j’ai fini 5 tours à la Barkley, 5 tours validés, ça y est, c’est fait !!! Mais…en quatre ans… : LOL, bien moins glorieux, voire de quoi donner à Laz des billes pour affectueusement encore se moquer de moi.

Aussi à mon retour en France je lis un article très élogieux sur moi et mon parcours sportif et professionnel, un profil de « winner », et je me dis que ce nouvel « échec » à la Barkley est une bonne claque pour ne pas s’endormir sur ses lauriers, continuer d’avancer, et se sentir vivant… #Trail-to-be-alive tout simplement.

Après, il faut aussi sortir les bons vieux adages pour se rassurer. Tel celui-ci, « il n’y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin ». En effet, j’ai su prendre du plaisir lors de toute la préparation, et sans cet objectif je n’aurais certainement pas autant fait de belles sorties au lever du jour ou bien au coucher du soleil en Chartreuse. Je n’aurais pas traversé à nouveau la Réunion ni peut-être pas non plus parcouru le Cap Vert. Je n’aurais pas pris du plaisir dans cette forêt de Frozen Head ni dans cette communauté de Barkers où il n’y a pas besoin de beaucoup de mots pour se comprendre et partager… Et aussi, une semaine avec quatre potes dans un camping-car aux Etats-Unis, c’est aussi un truc très sympa que je n’aurais pas fait !

Nous avons également tous profité de Maître Laz, qui nous a insidieusement distillé sa science de la répartie et de la course à pied, avec cette épreuve extrême mais parfaitement dosée qui nous renvoie avant tout… à nous-mêmes.

Et pour finir sur une note positive et optimiste, ce qui est reste bien mon sentiment global après cette nouvelle « lamentable » expérience de la Barkley, … j’ai constaté que même en enfer poussent des petites fleurs, blanches, violettes, pourpres, comme un signe d’espoir éternel de toujours renaitre à nouveau…


La Barkley est un Trail (une course à pied), organisée depuis plus de trente ans dans le Tennessee. 100 miles à l’origine et aujourd’hui plus de 200 kilomètres, 25.000 mètres de dénivelés et autant de négatif, à réaliser en moins de 60 heures. Elle est réputée la plus difficile du monde avec seulement 1% de finishers, 15 au total depuis 33 ans. Pour comprendre la Barkley en 7 points clefs : https://www.benoitlaval.com/la-barkley-en-7-lecons/

—-
Résultats de la Barkley Marathons 2019

Loop 1
1 John Kelly TN 8:31:49
2 Guillaume Calmettes CA 8:32:35
3 Jamille Coury AZ 8:48:27
4 Karel SabbeBEL 9:27:49
5 Grieg Hamilton NZL 9:33:37
6 Remy Jegard FRA 9:46:11
7 Johan Steene SWE 9:46:30
8 Mikael HeermanFIN 9:46:31
9 Santiago Pinto COL 9:56:38
10 Tomokazu Ohara JPN 9:56:45
11 Paul Giblin SCT 10:01:41
12 Mark Laveson CA 10:27:08
13 Steve Slaby MD 10:38:20
14 James Elson GBR 10:38:21
15 Jared Campbell UT 10:38:26
16 Gavin Woody WA 10:38:27
17 Jodi Isenor NS 10:46:36
18 Stephanie Case AFG 11:32:51
19 MigPanhuysen NED 11:32:52
20 Nicky Spinks ENG 11:32:53
21 Billy Reed NIR 11:32:54
22 Benoit Laval FRA 11:39:12
23 Valery Causserieu FRA 11:50:03
24 Hisayuki Tateno JPN 13:08:54
25 Ed Thomas SD 13:11:26
26 Dale Holdaway IL 13:11:27
27 Zach Gingerich OR 13:13:15
28 Maggie Guterl PA 13:13:16
42 Starters

Loop 2
1 Kelly 21:02:54
2 Calmettes 21:11:44
3 Hamilton 22:06:31
4 Sabbe 22:57:19
5 Steene 24:20:10
6 Coury 24:21:23
7 Ohara 24:25:26
22 Starters

Loop 3
1 Sabbe 35:40:18
2 Hamilton 35:41:58
3 Calmettes 36:03:49
4 Ohara 39:38:34
5 Coury 39:38:35
6 Steene 39:38:36
6 Starters

Loop 4
2 Starters

Loop 5
0 Starters

— ENGLISH VERSION

#BARKLEY 2019 : ANOTHER « DISMAL » FAILURE…

The Barkley 2019 has rendered its verdict. Just like last year, there will be no finisher. Only 6 runners out of the 40 starters reached the 3rd loop, and none of them has been able to do all 5 loops expected to complete the Barkley, nor even the 4th loop. The 1% finishers statistics set since the first edition of the race have been proven right : in 33 years, there are still only 15 runners who accomplished that feat…

For my 4th participation, this is the worst result I have ever done : only 1 loop (validated), a spin around and I go back home. It is a steep and tough learning curve, as the previous years I had done more or less 2 loops within the allocated time (only 2 loops validated in 2017).

Yet, I feel like I climbed many steps of the « ladder of experience »,  which is undoubtedly the one fundamental, unavoidable element to this unconventional, unmarked, all-terrain race, completed during both daytime and nighttime… And there are so many of Laz’spitfalls along the way, and you will need to overcome all of them, in hope to succeed.

This year, I ran the loop almost without having to refer to the map, except for the new segment of the race which covers a few kilometers. It is so pleasing to explore this end of the world,considered to be hostile, with a sense of having finally –almost- mastered it. And it is truly stunning to realize that your memory can recall such accurate details from the middle of the forest, a year after.

Maybe because learning has been done through the suffering of past mistakes… Last year longer than a week  after the Barkley, I was still being woken up at night by my brain repeating continously some of the details of the race and in the forest, trying to memorize them …

For me, this 2019 campaign had started back in September with an initial early trip here, in Frozen  Head in Tennessee, for the Barkley Fall Classic. This race, the « BFC », is coordinated by the same organizer, Laz, in order to let about 500 runners get a « taste » of what the Barkley really is. The 50km route is unmarked, half of the tracks followed are from the Barkley , there is much less off-road segments except for the two famous climbs along with their meaningful names of « Testicle Spectacle » and « Rat Jaw ».

Only half of the runners finish the BFC race, and most of them finally tell themselves : « Okay right, this is what the Barkley looks like, it was nice, well I’m going to refrain  from the Big one then ».

I highly recommend the BFC race for the ones who wish to have a first glimpse at the Barkley, it is a fully-fledged and great race, which I would describe as « bloody »…

I won the BFC 2018 : just to bring a better idea of the gap between this « initiation » race and what it takes to complete the true « Barkley », hence my far less glorious result…

This winter, since November, I had been doing an extensive preparation, with more than 120.000 m D+,  and as much descent. It is a lot, but I know it is about a third less than the volume produced by the last finishers. Still it is a significant aspect for me, as it means I enjoyed putting the efforts into it without feeling like I’m being a slave to training.  I spent two wonderful big weeks, the first one exploring again the island of La Réunion, and the second discovering places in Cap Vert. Working with one great team, we reviewed together our guidelines for night orientation during the 95km Raid 28, the Scia more or less hundred meters climb, the mountain that starts right from my place in Chartreuse,  day and night, with a sunny weather or heavy rain, accompanied by Manu or Claudie, Jupiter or Osaka… it was a pleasure renewned each day.

The night before the race, when Laz could finally blow into the conch shell, at anytime, announcing the start would take place an hour later, went pretty well. I had slept perfectly until the early morning.  This stillness and peace of mind almost got me… to worry. At 8 :20 am, when Laz blew the conch shell, I was feeling relaxed, and ready to face the beast once again, the toughest race in the world, the new climb towards hell  named « Little Hell » added for us by Laz this year, withstand the forces of nature, challenge myself … all that being fully aware of the uncertainty of the result.

The race promised high performance, just like the other years. At the Barkley start this year, there are 40 seasoned runners, about 15 nationalities, that have been selected carefully and at a high price. There is Jared CAMPBELL, the only 3-times finisher, and John KELLY, the latest, being the 15th finisher. And many others whose illustrious record will simply join the Barkley’s collective failure, like before.

Surprisingly,   the rhythm during the first climb is quite easy-going, we walk and chat a lot. I take my responsibilities, which are to do the race and manage the efforts without worrying about the others, and I take the lead, at my own rhythm, and find myself alone in front. It is way less stressful than focusing on others, and it reduces the chances of stumbling. Having already lived it, I know how «dangerous » it can be to stay in the first platoon, as when the first descent comes everyone tries to gain positions in the race to avoid traffic and grab their pages without losing the group, after a year of extensive training and cumulated stress. So I go at my own pace, without putting too much efforts,  being perfectly aware that it won’t last long.

I get Book 1’s page, I am still alone, but I can already hear the group catching up behind, gaining ground.

I then enter Jake Mate Ridge, the great descent, the real one, one of the most sloping terrains of the Barkley. I remember this first descent the first year, literally in apnea, awed by my own presence here, overtaken by events and drawn in by this pack of runners, ones being reckless, others refusing to give up already. This time with experience, I decide to go down at my own pace, cautiously, and as expected I quickly see the others passed me… Down the hill, the first pack has runners  have passed.

The weather is good, in the early hours the sun shines through this beautiful forest, all is quiet and maybeit seems too quiet, like before some battles. Here comes already the end of the 2nd of the 9 climbs.

Follows the first new surprise Laz found for us this year, his new signature, the little pleasure he wishes every runner to tell him about when the race ends … the « Meat Grinder »…

On the ground it is a 2.000 feet descent, very long and steep slope. It is sometimes slippery, sometimes in the rocks, and of course there are some fallen trees to climb over. This slope has no escape at all, it just goes very steep, and all you can think of is that you’ll have to climb it again during loops 3 and 4…

The Barkley already has effects with sore muscles. Behind the yellow gate, Laz must be looking at his watch, knowing us here, light on a cigarette and while blasting on it, imagine us here … and smile, maybe even laugh out loud.

I keep going at my pace, within if still possible given the slope,  I slowly let the others take the lead way ahead, but I take pleasure a bit further when I find a path used by boars that takes me easily to the rocks where Book 3 is hidden.

I meet Valéry there. Valéry is my duo. We shared the preparation as well as the camping car since last year.  A great runner whose hour of glory came when he won the Transpyrénea, a little journey of non-stop 800km from the Mediterranean sea to the Atlantic ocean… We go in the second platoon. Tomokazu IHARA, a Japanese runner, starts the conversation, we have a good friend in common. This humble samurai has, I am told, ran over a hundred 100 miles races in his life … we gladly cooperate. At the Barkla ey, everyone knows working together is the best option, that the adage that one is stronger within a group has been proven to be true, so that of all of us maybe, at the end, one survivor can remain. So we continue the journey together, speaking little. Halfway into the descent, at one of the few turns, I look back, and realize Valéry has completely vanished. A pressing need I assume, I tell myself he will come back behind, and continue on my way.

The positive and negative elevation keep going and follow one another, we only reached one third of the 1st loop and I can already feel my muscles tensed.  I drink, I empty my reserve of 1.5 Litre, and soon get to the first water point. I fill my 2L water bag, and drink what is left of the gallon in one gulp, which contains about 2L as well. With this,I hope it will be enough to ease  the muscle cramps I start to feel. I start walking again, at moderate speed, in the Frozen Head State Park that I now know better. I try to optimize the tiny passageways and hidden trails, I do not stress, I keep drinking and eating, and remember to walk when needed. But these muscle cramps are not going away, they even strenghten, despite all the water I am drinking and the fact that I still haven’t stopped to pee since the race started.

I navigate on my own, which is perfect to restrain energy. I go down peacefully, very peacefully, in an attempt to spare the pain caused by cramps which, instead of slowly disappearing, become more and more troublesome.

Here comes the second new segment. I take the map out to orientate myself, to try to print every possible detail of the terrain in my mind, and identify them on the map to find them for next crossings. We arrive now at this year’s second novelty, this little paradise named « Little Hell ».

It is, indeed, very steep. It has been over a decade since this descent has last been part of the Barkley, for lack of an authorization by rangers. Yet, it was Laz’s favorite …

Before climbing, I consider napping for a short time, two minutes, to relax. Bad idea. I instantly find myself with cramps in my ribs, in my hands and even in my jaw … So I drink again, and eat again an energy bar. It has been 5 hours since we left, the weather is not too hot, around 20-22 degrees, we are still in the shade of trees, and I already drank 5 litres. I don’t get it, but I don’t give up neither, not yet …

I slowly and cautiously enter the nightmare of Hell. At the top, I get confused with the description of the location of the book, I do a bit of gardening for fifteen minutes trying to find it. “Hidden in a fault under a rock, covered in moss” : under a rock covered in moss, among at least fifty  rocks covered in moss…. I tell myself it is like looking for a tree stump in the forest of the Terminorum… After the race, I realize chatting with others that for many found it without so much trouble, so it must be me who got confused in the 3 Romanesque lines describing the book’s location. It will be my only loss of time due to navigation, so it’s not that bad.

We will soon be arrived at the highest peak, the Tower of Frozen Head, the second water point, the only place where the crowd can have a good look at us without providing assistance… But to get there, we have to climb Rat Jaw, this exposed track under the power cable, filld with chopped off bramble bushes. Chopped off, but still grab onto us and slash our thights and calfs… This time I am completely stuck in the dry and steep slope, also due to the cramps getting strong. At the top, the second water point awaits us, I need to climb … I am harshly being lapped, but it doesn’t matter, all I need is to get up there.

I collect my page. I grab my almost 4L gallon, and I go to lie down against the wire grid, feeling groggy. My team is doing its job and cheering me up. I drink large amounts of wter, it should be my salvation. Again, I drink about 2L on the stop, and eat. But even as I am lying down, I feel muscle cramps throughout my whole body. After a break during which I watch nearly ten runners pass by, I get back on track. Walking, indeed, because until I get to the ups and downs, from now on I am going to walk…

It is, however, about time that I resurrect from these cramps, and for the hydration and food to

finally take effect. Since I started running ultra trail races, I am well aware it’s possible to recover

from cramps, and that by drinking a lot, you can repair the damage and get going again. But for now on I am having a very hard time going down Rat Jaw …

I chuckle when I reach the book at the corner of the prison, called “Shoot him if he runs”… Well, my dear Laz, it won’t happen today! I look through the book, quickly searching for the plot, who could have possibly written a story with such a title and what could the story be about… My legs as well as the rest of my body are baked, although my mind is clear and lucid and allows to fully appreciate each step and each parcel of this incredible forest. I think I begin to love Frozen Head, and I feel as if I was in my own garden. In comparison with my very first participation, when runners onlyfeel as though running through a lost and hostile forest, today I have Frozen Head in my head and in my hand, and I feel good here.

To complete the loop, there are still two apocalyptic climbs, Razor Ridge and Big Hell, and their descending counterparts, equally acrobatics. If I have to survive and crawl through the ups and downs, I take the opportunity to assimilate and memorize each detail, and mentally photograph everything. And yes, despite another dismal failure, since completing one loop is already a never ending nightmare, and I am physiologically stationary, “Almost Dead” as described in one of the book’s titles, and I am well aware that I won’t go further than the yellow gate … I definitely intend to come back here, at day and at night, next year ….

“Hurry Sundown”, here’s the title of the second to last book when the red sun passes over the horizon. A bit further I will take my last break, lying down. From here I can see this curious pine tree on the mountain ridge, the only one  of all the mountainside, sticking out. I see this big liana going through a hight tree fork about twenty meters above ground. It is quite hard to explain what I am seeing, but it feels peculiar, and it troubles me to understand how this liana could have gone up this high and fall back to the ground without touching the trunk… Maybe it has gone through this fork when the tree was only a few inches, has grown with it, and would have stretched at the same time…? Yes yes I am doing the Barkley, but this stop only lasts a few seconds. At the same time, it is right to de-dramatize, enjoy the moment and find interest in it, and forget a little about the cramps …

Now it’s the middle of the night, but I haven’t gotten my pocket torch out and I run the last kilometers in pitch black. It’s “fun”, like doing a training in a foggy night, like last year. To cross the last river I didn’t even get wet feet.

I finally get to the finish line. My support team who’s been waiting for hours jumps on me, and tries by all means to resurrect me. They do their job perfectly, with a support that could easily help do 3 or 5 loops, no doubt. But I do know this is where I’ll drop out this year.  They pull each and every possible mental spring and trick to put me back on the track, but I know them too. The problem isn’t related to the mindset but is definitely physical, and physiological : in 12 hours since it started, I drank almost 9L, and only went to urinate a little one time. Something real is going, my body is far from having fully recovered, and I can’t go back to face again so many steep slopes in pitch black and with these cramps.

I’ve had much time on my hands during the last hours to think about the “why” of these cramps … And I did not find. I didn’t leave dehydrated, the previous night I got up twice and I did again before the start. The breakfast went normal and I felthydrated. No medication, except for 1 gram of Efferalgan at the Tower, in the hope that this could help. No stress, I slept great, almost being nervous about the fact I wasn’t worried any more. It was a bit hot, but only about 22°.

Did I start too fast? I began exactly like previous years, and even if I did, it would be really surprising to get such cramps in my whole body after climbing only 1.200 m of ascent.

In any case, it isn’t a problem directly related to legs muscular attitude, but linked to hydration, as I can feel the cramps not only in my legs, but also in my hands, in my jaw, my back, and I only went to urinate one-half time, I who often stop way too many times. Even though I drank a lot, about 9L, and from  the very beginning. All that is unexplicable, baffling and irrational. Maybe it was just a day “without”.

What is more surprising, is the coincidence that Valéry encountered… exactly the same problem. Happenstance, or not really, neither of us had eaten anything special, anything too unusual or exotic. And Valéry was at the top of his form… to finally get down the last slopes in reverse gear. In reverse.

One single point to specify maybe : in the USA mineral water is less mineralized than it is in France. We had been very careful to take only spring water and not osmosis or distilled water as is often the case here. Maybe it was a lack of sodium or other minerals then, more than water deficit ? No answers, but it was probably due to small cumulative factors… And as Laz reminded me when I got to the yellow gate, the Barkley offers no spot to recover, which means when something goes wrong, it can only get worse as the race continues…

This year, therefore, the Barkley won again. Against me, but also against the 40 participants… No finisher. Jared got an ankle sprain at the Meat Grinder, and John explained he didn’t have the outstanding mindset required to go beyond 2 loops, in all humility and without looking for excuses. Guillaume CALMETTES, our valiant French man from California completed the Fun Run, being 3 loops, “the race so women and kids can participate too”. Honestly, bravo Guillaume!

And two neo-barkers, Karel SABBE from Belgium, and Greig HAMILTON from New-Zealand, stood out by starting loop 4 but came back soaked to the camp, in the middle of the night. Double applause for them too. Three other brave warriors completed the Fun Run, impressive guys too and each one of them having a list of victories of about two arms’ length, Johan STEENE, Jamil COURY, and my Japanese Tomokazu IHARA, with the greatest humility.

On the spot watching the bloodbath take place in Frozen Head, everyone gets a chance to seize better what kind of victory it is to complete one only loop, why doing three of them is a feat, and in rare cases, the masterstroke runners do when joining the 1% finishers of the notorious Barkley, plus considering the fact Laz manages to make the race a bit tougher every year.

So, did I learn anything ?

Of course, I will reflect upon this hydration and cramp problem, and try to find a remedy to fix the problem next time. Also, I did recognize the new segments, Little Hell and the Meat Grinder, so all is not lost. And I get more and more familiar with this forest, I found new landmarks and characteristics everywhere, making Frozen Head’s garden seem a little bit smaller to me for next year.

Maybe I will buy a small shack at the foot of Rat Jaw to come spend all my family holiday here : eeeh nop, that’s just the joke I wrote on social networks on the 1st of April. What worries me, now, is that many of you did believe me… 😉

And also, watch out, drum rolls…. I completed the 5 loops at the Barkley, 5 validated loops, I’ve made it, it’s done !!! But … in 4 years … : LOL, far less praiseworthy, even perhaps something to give Laz good reasons to laugh at me again, kindly.

When I got back to France I also read an article about me and my sports and professional background, written in glowing terms, a true “winner” profile description, and I can only tell myself that this new “failure” at the Barkley is a good slap to remind me not to rest on my laurels. To keep moving forward, and feel alive … #Trail-to-be-alive, simply put.

And then, it feels right to recall the old adages. Like this one for instance : “Happiness is not the goal; it’s the journey.” Indeed, I did enjoy fully the entire period of training,  and without this aim I wouldn’t have been able to do so many excursions in Chartreuse, at dusk and dawn. I wouldn’t have crossed the island of La Réunion again nor maybe ran across Cap Vert. I wouldn’t have had any pleasure in this forest in Frozen Head or within the Barkers community, where only a few words are needed to share and understand each others… And, let’s not forget, a week spent with 4 buddies in a motorhome in the United States, a very nice adventure I wouldn’t have done otherwise!

All of us had the opportunity to spend time with Master Laz, who insidiously taught us his science of running and proved once again he’s always ready with a comeback, during this extreme race also perfectly balanced that, first and foresmot, brings us back … to ourselves.

To conclude on an positive and upbeat note, and that’s the general feeling I carried with me after this new “dismal” experience at the Barkley … I realized even in hell some flowers grow, little flowers, white, violet, purple, like a sign of eternal hope, that things must and will be reborn again…


The Barkley is a Trail race (running), held for more than 30 years in Tennessee.

Originally a 100 miles, today it covers more than 200km, 25.000 meters of positive ascent and as much in negative ascent, and has to be done in less than 60 hours. It is known as the toughest race in the world, with only 1% of finishers, being 15 in total in 33 years. To understand the Barkley in 7 key elements : https://www.benoitlaval.com/la-barkley-en-7-lecons/

2 Comments

Leave a Reply